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Le procès Jubillar entre dans sa 2e semaine, nouvelle confrontation attendue
information fournie par AFP 29/09/2025 à 09:53

Cédric Jubillar lors de l'ouverture de son procès devant la cour d'asises du Tarn à Albi, le 23 septembre 2025 ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

Cédric Jubillar lors de l'ouverture de son procès devant la cour d'asises du Tarn à Albi, le 23 septembre 2025 ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

La deuxième semaine du procès de Cédric Jubillar pour le meurtre de sa femme Delphine s'est ouverte lundi devant la cour d'assises du Tarn, où est attendu l'ancien procureur de Toulouse, qui, selon la défense, a "crucifié" l'accusé au début de l'instruction.

Par deux fois lors de la première semaine du procès, Cédric Jubillar, 38 ans, a réaffirmé son innocence dans la disparition, en décembre 2020, près d'Albi, de l'infirmière de 33 ans dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Lundi à l'ouverture de l'audience, les avocats généraux ont demandé la diffusion de la conférence de presse du procureur de la République de Toulouse Dominique Alzéari, donnée le 18 juin 2021, au cours de laquelle il avait annoncé la mise en examen de Cédric Jubillar et son placement en détention.

Fait rare pour un ancien procureur, Dominique Alzéari est attendu à la barre lundi matin. Depuis "bien longtemps", la défense de Cédric Jubillar voulait le rencontrer "parce que cet homme a crucifié Cédric Jubillar dès le 18 juin 2021", estime l'un des deux avocats de l'accusé, Alexandre Martin.

Lors de cette conférence de presse donnée avec le colonel de gendarmerie Philippe Coué, Dominique Alzéari détaille certains éléments du dossier, comme par exemple l'existence d'une "violente dispute" au sein du couple le soir des faits, selon leur fils, et décrit un Cédric Jubillar "brutal, grossier, agressif" dont il est démontré qu'il a proféré des "mensonges" en audition.

Ce magistrat "est venu expliquer qu'un certain nombre de choses étaient des vérités alors que ça s'est avéré être faux. Et c'est très préjudiciable à la défense, ça l'a été au départ, ça l'est encore aujourd'hui", a souligné Me Martin.

- "Déstabilisation" -

"L'image qui a été initiée de Cédric Jubillar" et contre laquelle "on s'est battu pendant quatre ans et demi, c'est à cause des propos de M. le procureur Alzeari. Et j'attends avec impatience ce qu'il va nous dire", a encore insisté l'avocat qui, avec sa consoeur de la défense Emmanuelle Franck, est à l'origine de la citation du magistrat devant la cour d'assises du Tarn.

Une telle audition est "assez rare" même si ce n'est "pas une première", souligne auprès de l'AFP une source proche du dossier.

Le procureur de la République Dominique Alzeari donne une conférence de presse à Toulouse après la mise en examen de Cédric Jubillar, le 18 juin 2021  ( AFP / VALENTINE CHAPUIS )

Le procureur de la République Dominique Alzeari donne une conférence de presse à Toulouse après la mise en examen de Cédric Jubillar, le 18 juin 2021 ( AFP / VALENTINE CHAPUIS )

"On est dans la stratégie de la défense de déstabilisation de l'enquête", poursuit cette source, reconnaissant que ce 18 juin 2021, le procureur s'était montré "imprudent" lors d'"une conférence de presse mal maîtrisée".

Du côté des parties civiles, l'un des avocats des frères et soeur de Delphine Jubillar, Laurent de Caunes, n'attend rien de cette audition.

"C'est du spectacle", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Toute la démarche de la défense est de faire de la dilution et de la diversion", a-t-il estimé la semaine passée, en commentant le travail de sape entrepris par ses deux confrères de l'autre côté de la barre, pour tenter de démolir le dossier construit par l'accusation.

Invités à tirer un bilan de la première semaine de procès, Mes Franck et Martin ont quant à eux estimé avoir "démontré (...) toutes les lacunes de cette enquête".

- Cascade de questions -

Mercredi, lors du premier temps fort de ce procès de quatre semaines, la défense s'était livrée à plusieurs heures d'un interrogatoire musclé du directeur d'enquête, le major de gendarmerie Bernard Lorvellec, qui avait conclu sa déposition en estimant que "tous les éléments recueillis ramènent" vers M. Jubillar.

Les avocats de Cédric Jubillar, Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, le 22 septembre 2025 lors de l'ouverture du procès devant la cour d'assises du Tarn à Albi ( AFP / Ed JONES )

Les avocats de Cédric Jubillar, Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, le 22 septembre 2025 lors de l'ouverture du procès devant la cour d'assises du Tarn à Albi ( AFP / Ed JONES )

Pistes insuffisamment suivies, manque de sérieux des procès verbaux, défaut d'éléments objectifs, lui ont répondu les avocats de Cédric Jubillar, au fil d'une cascade de questions incisives qui s'est prolongée jusque dans la soirée.

"C’était efficace en apparence mais en réalité cela se situe toujours à la marge, cela ignore le côté global" des éléments réunis par l'accusation, estime Me de Caunes.

Lundi, outre Dominique Alzeari, la cour entendra encore un gendarme et trois experts, avant de donner la parole à partir de mardi à la famille de la disparue.

Cédric Jubillar, 38 ans, dément avoir tué celle qui était sa compagne depuis leurs 18 ans et qui lui avait annoncé sa volonté de divorcer. Le verdict est attendu le 17 octobre.

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